Les sirènes de Bagdad


Autor: Yasmina Khadra
Verlag: Pocket
Identifikator: 978-2-266-17271-4
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Mohammed Moulessehoul choisit en 1997, avec le roman Morituri, d'écrire sous pseudonyme. Diverses raisons l'y poussent, mais la première que donne Moulessehoul est la clandestinité. Elle lui permet de prendre ses distances par rapport à sa vie militaire et de mieux approcher son thème cher: l'intolérance.

Il choisit de rendre hommage aux femmes algériennes et à son épouse en particulier, en prenant ses deux prénoms, Yasmina Khadra, et ne révèle son identité masculine qu'en 2001 avec la parution de son roman autobiographique L'Écrivain et son identité tout entière dans L'imposture des mots en 2002. Or à cette époque ses romans ont déjà touché un grand nombre de lecteurs et de critiques.

Il acquiert sa renommée internationale avec les romans noirs du commissaire Brahim Llob: Morituri, adapté au cinéma en 2007 par Okacha Touita, Double Blanc et L'Automne des chimères. Llob est un incorruptible, dans un Alger dévoré par le fanatisme et les luttes de pouvoir. Son Algérie saigne à plaies ouvertes et cela révolte le commissaire. Llob n'hésite donc pas à prendre le risque de fouiner dans les hautes sphères de la société, ce qui lui vaut bien vite la sympathie du lecteur malgré sa vulgarité ou ses côtés parfois misogyne, voire homophobe. Cette série s'enrichira en 2004 d'un autre roman La Part du mort.

Khadra illustre également « le dialogue de sourds qui oppose l'Orient et l'Occident » avec les trois romans: Les Hirondelles de Kaboul, qui raconte l'histoire de deux couples Afghans sous le régime des Talibans; L'Attentat, roman dans lequel un médecin arabe, Amine, intégré en Israël, recherche la vérité sur sa femme kamikaze; Les Sirènes de Bagdad, relate le désarroi d'un jeune bédouin irakien poussé à bout par l'accumulation de bavures commises par les troupes américaines.
Les sirènes de Bagdad
Publié le 09 septembre 2008 par Jeromemtx

Les sirènes de Bagdad de Yasmina Khadra



41biyxjqubl_ss400__2 Avec une remarquable justesse de ton, Yasmina Khadra nous invite à comprendre la guerre qui s'est déclenchée en Irak, à remonter le fleuve de la rancoeur et vivre la mutation d'un paisible paysan en terroriste, d'un enfant en bête féroce, d'une ville entière en cimetière.



Le narrateur, un natif de Kafr Karam, était un garçon d'une grande sensibilité (en fait il le demeure, malgré les apparences). Il voyait les jours se succéder aux jours dans ce village perdu d'Irak, jusqu'au jour où il intègre l'Université, à Bagdad. Mais très vite il doit regagner son petit village car Bagdad devient le théâtre d'une guerre sanglante au centre de laquelle se trouvent les Américains, représentés par leurs soldats en grand nombre sur le territoire irakien. Des autochtones, venus de toutes parts leur résistent. A Kafr Karam, on suit tout d'abord le conflit à distance. Mais force est de constater que désormais tout ce qui bouge est suspect, tout le monde est considéré comme des terroristes et l'on est traité avec infiniment peu d'égards. La révolte chez les jeunes grossit au rythme des bavures qui se succèdent. Le narrateur, lui, refusera obstinément de participer à la violence, jusqu'au jour où l'honneur de sa famille est profané. Pour un Bédouin, la dignité est plus que la vie, et lorsqu'elle est souillée, on ne la reconquiert que par le sang. Le héros se rend aux premières lignes de la résistance, à Bagdad. Il a son honneur à laver dans le sang, mais aussi l'honneur de son pays, que les Américains veulent mettre à genoux. La fierté nationale irrigue la détermination de nombreux jeunes gens. Leurs attentats causent la mort d"innombrables compatriotes, des innocents. Ils sont en colère, mais leur colère doit-elle être aveugle ?

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Toujours avec la même sensibilité qui le caractérise, Yasmina Khadra met des mots justes sur les plaies d'un peuple. Il démontre que les terroristes ne sont pas tous des illuminés fanatiques et sauvages, mais aussi de simples villageois qui luttent pour défendre les valeurs qu'ils chérissent, qui font d'eux se qu'ils sont depuis des millénaires. Certes, Saddam a été pris, mais désormais c'est pire encore, il s'est multiplié ! Le bédouin qu'est le narrateur ne demande pas la guerre sainte, mais comprend que sans elle son honneur ne lui sera pas rendu. Il glissera peu à peu vers le milieu des islamistes dur, fera sien leur combat, avant de se rétracter dans un ultime sursaut. Son honneur ne doit pas détruire sa dignité..

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